lundi 24 mars 2008

L'art de tourner autour du pot

Devant une situation délicate, on connaît l'habileté de nos hommes politiques de tout bord pour éluder la question. Le conflit tibétain en est un exemple. La Chine mérite-telle d'être ménagée à ce point ? Certainement pas, à moins de défendre quelques intérêts personnels dans des sociétés françaises qui s'installent là-bas afin d'éviter la pression fiscale insupportable en France. Ceux-là même qui nous promettent une progression dans l'économie participeraient-ils à la fuite du travail vers les nouvelles puissances mondiales ? Sujet qu'il est politiquement incorrect d'aborder, sinon du bout des lèvres.

Dans le domaine juridique, la même langue de bois est de rigueur. L'euthanasie est un sujet qui présente de gros risques et un enjeu électoral important. Donner la mort à un malade est contraire à la déontologie et au serment d'Hippocrate ; mais laisser souffrir quelqu'un qui n'a aucune chance de guérison quand la médecine s'avère impuissante pour soulager la douleur, n'est-ce pas du sadisme ? Entre ces deux extrémités, il est parfaitement concevable de trouver un aménagement pour des cas ponctuels bien spécifiques ; aménagements qui sont d'ailleurs largement appliqués dans la vie courante, au mépris d'une loi mal adaptée. La demande d'autopsie sur le corps de Chantal Sebire met en lumière cette hypocrisie. Elle démontre un manque de respect de la souffrance d'un malade et un mépris total du deuil d'une famille. Les magistrats se plaignent d'avoir trop de boulot ; et là, pardon de devenir grossier, mais ils enculent les mouches ! Ils seraient bien plus utiles à la société s'ils faisaient leur devoir, c'est-à-dire prendre des sanctions plus sévères contre les délinquants, comme le demande bien souvent le ministère public. La dichotomie entre magistrature et ministère de la justice est malsaine.

La différence entre diplomatie et hypocrisie devient de plus en plus ténue, la deuxième prenant largement le pas sur la première. Croire un homme politique, c'est croire au père Noël.

Tête de l'art

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